La Lettre trimestrielle du
Centre européen de recherches en banque et finance 
(n° 2013/ 2)

La Banque centrale européenne

et les Banques centrales nationales de l'Union européenne

Le Billet de Blanche Sousi

Zoom d'une juriste sur la Banque centrale européenne (BCE)

La « BCE devrait… », la « BCE n’a qu’à…. », mais aussi « la BCE ne devrait pas… », elle « n’aurait pas dû… » ; combien de fois entendons-nous ou lisons-nous de tels regrets contradictoires en forme de reproches ? Ces critiques émanent d’observateurs, d’experts ou de responsables politiques qui oublient souvent de dire que la BCE agit conformément aux textes qui l’organisent ...

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Entretien avec Christian Noyer,
Gouverneur de la Banque de France

Propos recueillis par Blanche Sousi

Christian Noyer a été vice-Président de la Banque centrale européenne (BCE) de 1998 à 2002. Depuis 2003, il est membre du Conseil des gouverneurs de la BCE en sa qualité de gouverneur de la Banque de France, l’une des banques centrales nationales (BCNs) de la zone euro. Il est également membre du Conseil général du Système européen de banques centrales (SEBC) comme chacun des gouverneurs des BCNs de l’Union européenne.
Nous lui avons demandé de nous expliquer, à partir d’exemples concrets pris dans l’actualité, le fonctionnement du système et ses évolutions.

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Etude 

La BCE et les BCNs
Quel est le rôle de l’Eurosystème 
sur la liquidité et la solvabilité des banques commerciales ?

Nicolas Couturier
(un remerciement particulier à Gisèle Reynaud, Maître de conférences en sciences économiques à l'Université Lumière Lyon 2, pour ses conseils avisés).

(Les mots suivis du signe (*) sont définis dans la rubrique Définitions et explications du présent numéro de Banque-Notes)

Quelques éléments de terminologie pour poser le décor
On rappelle d’abord que l’Eurosystème est l’ensemble constitué de la Banque centrale européenne (BCE) et des Banques centrales nationales (BCNs) des Etats membres de l’Union européenne ayant adopté l’euro (17 à ce jour). Le système fonctionne de manière décentralisée : les décisions sont prises par la BCE, mais elles sont exécutées par chacune des BNCs concernées.
Quant à l’expression « banques commerciales », elle est utilisée dans le langage courant, pour les distinguer des banques centrales. L’expression désigne toutes les banques au sens large (et non au sens juridique) : qu’elles soient ou non sous forme mutualiste, qu’elles aient une clientèle de ménages, d’entreprises ou d’investisseurs, qu’on les appelle banques de détail, banques de dépôts, banques d’affaires ou d’investissement, ou plus généralement établissements de crédit, peu importe. Les termes « banques commerciales » recouvrent toutes ces catégories.
Comme toute entreprise, une banque commerciale peut rencontrer deux types de difficultés :
- elle peut manquer de trésorerie, de « liquidités », pour faire face à des échéances à très court terme. On dit alors qu’elle n’est plus liquide ;
-  elle peut détenir un actif total (trésorerie, créances à court, mais aussi à moyen et long terme, biens immobiliers) inférieur au total de son passif (toutes ses dettes même à très long terme). On dit alors qu’elle n’est plus solvable...

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Définitions et Explications

Assouplissement qualitatif, assouplissement quantitatif, liquidité, solvabilité, opérations principales de refinancement, taux directeurs...

Assouplissement qualitatif  (Credit Easing)
On désigne ainsi les mesures de politique monétaire d’une banque centrale qui, lorsqu’elle accorde aux banques commerciales les liquidités qui leur manquent, accepte de prendre en garantie, des créances de moins bonne qualité que celles qu’elle exige généralement. Ainsi, en temps normal, la BCE n’accepte que des créances sûres et ne présentant quasiment aucun risque. Mais la crise économique et financière a changé la situation. En effet, certaines banques ne disposaient plus de garanties d’assez bonne qualité pour bénéficier des liquidités de la BCE. Afin d’éviter une crise de liquidité généralisée, la BCE a assoupli ses exigences en acceptant des garanties de moindre qualité.
De telles mesures de politique monétaire sont dites « non-conventionnelles ».

Assouplissement quantitatif  (Quantitative Easing - QE)
On désigne ainsi les mesures de politique monétaire d’une banque centrale qui, pour rétablir la confiance des marchés financiers, achète en quantité considérable des titres détenus par des entreprises, des banques ou des investisseurs. L’idée est de provoquer un choc de confiance...

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